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Le Louvre Lens

Derniers commentaires
11 janvier 2006

Création d'une association de soutien au Louvre

Le Conseil de développement de l’Agglomération de Lens-Liévin, en lien avec le comité de soutien de la candidature de la Ville de Lens et en lien avec les autres Conseils de Développement du Bassin Minier ont décidé de créer une association des amis du Louvre Lens pour accompagner le Musée.

ASSOCIATION LOUVRE-LENS (A2L)

L’association se propose d’être un interlocuteur privilégié des Collectivités Locales initiatrices du projet (Région, Département, Communaupole et Ville de Lens) et de l’établissement du Louvre pour :
- Accompagner la réussite du Louvre-Lens en proposant des initiatives émanant de la société civile.
- Sensibiliser et informer la population sur les enjeux du Louvre-Lens
- Fédérer et promouvoir les initiatives pour et autour du Louvre-Lens

Le siège social est fixé à l’office du tourisme de l’Agglomération de Lens-Liévin, 26 rue de la Paix à Lens

Office de Tourisme
26 rue de la Paix
62300 LENS

Site internet de la ville de Lens, le 3 décembre 2005

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11 janvier 2006

Des initiatives entreprises

De la mine au Louvre Lens, visites guidées en autocar

Fort du succès rencontré par les premières visites guidées, l’office de tourisme Artois-Gohelle a décidé de reconduire l’opération « De la mine au Louvre-Lens », inaugurée lors des journées du patrimoine 2005.
Programmées au rythme d’une par mois jusque juin 2006, ces visites proposent de découvrir, à travers le patrimoine de l’agglomération lensoise, la reconversion d’un territoire façonné par l’épopée minière.

Renseignements et retrait des tickets
Office de tourisme Artois-Gohelle
Communaupole de Lens-Liévin
26, rue de la Paix 62300 Lens
Tél. 03 21 67 66 66. Fax 03 21 67 65 66
lens.officetourisme@wanadoo.fr
www.ot-lenslievin.com

27 octobre 2005

Arrêt Louvre 2 : le syndicat des programmistes en architecture et en aménagement répond à Cyrille Emery

Arrêt Louvre 2 : le syndicat des programmistes en architecture et en aménagement répond à Cyrille Emery

Le syndicat des programmistes en architecture et en aménagement (SYPAA) nous a transmis le texte suivant suite au commentaire apporté par Cyrille Emery (voir l’invité du jeudi du 13 octobre dernier) :

« L’AAPC relatif à la programmation du Louvre à Lens a été diffusé sur le site Internet de la région Nord-Pas-de-Calais (le 7 janvier 2005) et dans La Voix du Nord (le 11 janvier 2005). Il a été diffusé aussi sur le site Internet du Moniteur, mais c’est Le Moniteur qui, de sa propre initiative, l’a mis en ligne le 18 janvier, bien tardivement d’ailleurs puisque les remises des candidatures étaient fixées au 21 janvier à 11 heures ! Ce que le Conseil d’Etat a donc considéré, c’est que la programmation du Louvre bis 1, projet dont le coût est estimé à plus de 100 millions d’euros en investissement et à plus de 10 millions d’euros par an en fonctionnement, aurait mérité une publicité plus large que celle réalisée sur le site Internet de la région Nord-Pas-de-Calais et dans la Voix du Nord. L’achat public est, comme le souligne C. Emery, un acte économique, et nous sommes nous aussi très soucieux des dépenses publiques. Aussi, nous nous inquiétons vraiment de savoir qu’un acheteur expérimenté peut dépenser près de 4.233 euros de frais de publicité pour un marché de 35.000 euros soit, 12,09% du montant prévisionnel du marché, alors qu’une annonce effectuée en ligne, sur le site de la Direction des journaux officiels (connu de tous), aurait limité cette dépense à 50 euros soit 0,14% du montant prévisionnel du marché.

Pour M. Emery, la publicité réalisée par la région Nord-Pas-de-Calais était suffisante dans la mesure où les programmistes ne pouvaient pas rentabiliser leurs nombreux déplacements sur site dans le cadre d’une mission de 35.000 euros.

Cet avis est déconcertant :

- L’étude du programme du Louvre à Lens a été estimée à 35.000 euros par la région Nord-Pas-de-Calais certes, mais ce montant n’a nullement été porté à la connaissance des candidats potentiels. En l’espèce, les cabinets de programmation pouvaient espérer qu’un tel programme soit bien mieux financé, eu égard aux caractéristiques de l’opération (la reconversion d’une friche industrielle, un bâtiment de 20.000 m2, des collections prestigieuses, …), et à la volonté de la région Nord-Pas-de-Calais de réussir cet immense projet (1). A l’évidence ce montant a été très largement sous-estimé, et il n’est donc pas étonnant que la Région ait reçu une offre de plus de 100.000 euros HT.

- D’après les informations disponibles, il existe environ 70 cabinets de programmation intervenant dans le domaine culturel et moins d’une trentaine d’entre eux étaient susceptibles de répondre à l’un des critères de sélection retenus par la Région : posséder des références récentes en matière de programmation de grands musées. Dans ce contexte, une publicité dans La Voix du Nord pouvait-elle vraiment suffire ?

- Tout cabinet de programmation se déplace fréquemment bien loin de son implantation géographique, même pour de petits montants d’étude. Pour le Louvre à Lens, la Direction du Musée du Louvre étant à Paris, il était évident que de nombreux déplacements seraient effectués vers la région parisienne et non vers la région Nord-Pas-de-Calais. Par ailleurs, les questions de rentabilité immédiate étaient à mettre en balance, d’une part avec le gain de notoriété que l’on pouvait légitimement escompter à travailler sur un projet aussi prestigieux, et d’autre part avec l’intérêt même du projet. En suivant la logique économique de M. Emery, les hypothèses de fréquentation du Louvre à Lens devraient être revue à la baisse, puisque seuls les habitants de la région Nord-Pas-de-Calais pourront « rentabiliser » leur visite… »

Le conseil d’administration du SYPAA

(1) Extraits du communiqué de presse de la région Nord-Pas-de-Calais du 30/11/2004, téléchargeable depuis son site Internet.

Lire nos dernières infos sur le sujet :

Arrêt « Louvre 2 » :

le débat continue : www.achatpublic.com/news/2005/10/4/AchatPublicBreveALaUne.2005-10-19.1531

Cyrille Emery : la décision « antenne du Louvre » du Conseil d’Etat est un arrêt « inquiétant » /news/2005/10/3/AchatPublicBreveInviteDuJeudi.2005-10-12.1602

source : achatpuclic.com, le 23/10/2005

27 octobre 2005

A propos des auteurs

      Ce projet de veille culturelle et environnementale a été élaboré dans le cadre du Master 2 Culture, Tourisme et Valorisation du Patrimoine à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines à Lille.
Il a été réalisé par Perrine Dhonte et Alix Dutrieux sous la direction de Monsieur Jean Paul Pinte, enseignant chercheur en informatique.

Contacts:

pintejp@aol.com
louvrelens@yahoo.fr

27 octobre 2005

Définition de la veille culturelle et environnementale

Définition de la veille culturelle et environnementale

Il existe plusieurs veilles : la veille technologique, commerciale, scientifique, concurrentielle, environnementale…

Il s’agit ici d’une veille culturelle et environnementale traitant le sujet suivant : l’impact et les conséquences de l’ouverture du musée du Louvre à Lens.

L’objectif premier de la veille est de surveiller en permanence l’environnement afin d’influencer, d’orienter et d’aider à mettre en place une stratégie de développement.

En effet, la veille consiste à réunir et analyser l’information, la trier, puis la synthétiser pour enfin la transmettre et la diffuser. Il s’agit donc d’effectuer une recherche pointue et avancée menant à une réflexion sur l’enjeu de l’ouverture du Louvre 2. Cette réflexion permettra au décideur de s’adapter et d’élaborer un travail qui sera plus pertinent.

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27 octobre 2005

Quelques témoignages ...

« L’art, c’est un mot qu’on n’ utilisait absolument jamais ! Le théâtre , la danse, la peinture, la sculpture nous semblaient à tout jamais ne pas nous appartenir. N’étions nous pas à la hauteur ? Les mineurs, les ouvriers, les familles d’ouvriers n’avaient pas accès à ça. Quand on pense à tout ce que les populations du bassin minier ont enduré pour donner de l’énergie à ce pays, on peut revendiquer un minimum d’égards et de reconnaissance. Il faut lui rendre sa dignité à cette région qui a tant souffert de l’humiliation et du mépris. C’est le Louvre en entier qu’il faudrait déplacer dans le bassin minier !»
Guy Alloucherie, artiste et fils de mineur

« Dans le Bassin Minier du Pas-de-Calais, les guerres et la révolution industrielle ont eu raison du riche patrimoine d’avant le 20ème siècle. Tout ce qui n’a pas été construit ou reconstruit, se devait d’avoir une fonction ou une utilité sociale ou économique.
De fait, il n’y a pas eu de construction de lieux dédiés à l’Art : ni théâtre, ni musée, ni école d’art. Il coulait de source que les Beaux-Arts n’étaient d’aucune nécessité aux populations minières. Celles-ci l’entérinèrent tant et si bien, que même encore aujourd’hui, les gens ne s’autorisent pas à penser et à imaginer que l’accès à la culture et aux œuvres de l’humanité est un droit.

Le développement économique ne devrait pas être la seule grande priorité d’action politique sur ce territoire. L’art et l’action culturelle constituent des leviers fondamentaux de libération des imaginaires individuels et collectifs, d’ouverture sociale, de construction de repères et de représentation du monde et, d’estime de soi.
L’implantation d’une partie du Musée du Louvre dans le Bassin Lensois serait un geste fort de la part de l’Etat à l’égard des habitants de ce territoire de vie. »
Chantal Lamarre - Directrice de Culture-Commune Scène Nationale

« Le Louvre, ce nom à lui seul symbolise l’histoire de la France. Longtemps siège du pouvoir royal ses bâtiments en ont gardé la grandeur, aussi seule une période révolutionnaire pouvait – elle donner l’audace d’en faire un musée, sans nul doute l’un des plus riches du monde.
Nos responsables politiques sauront–ils avoir la même audace généreuse en choisissant Lens et la Région Nord–Pas de Calais pour créer son antenne régionale ? Il y aurait là un geste politique exemplaire pour illustrer ce qu’est aussi la décentralisation : le partage. Il est juste de donner à voir les immenses richesses des réserves du Louvre, et encore plus juste de choisir cette Région et ce pour au moins deux raisons. Aucune grande ville de province ne pourra égaler la splendeur architecturale du cœur de Paris, il faut donc prendre un tout autre pari et installer le Louvre dans un lieu qu’il valorisera et non l’inverse. Le Louvre dans la Région du Nord Pas de Calais c’est l’affirmation du rôle essentiel de la culture dans la reconversion d’un territoire embrassant toute l’Europe du Nord : historiquement lieu perpétuel d’échanges, de rencontres et de brassage culturel. »
Béatrice GIBLIN-DELVALLET – Professeur de géographie Université PARIS VIII

Lettre à Monsieur le Ministre de la Culture
« C'est en tant que citoyenne au premier titre ensuite Présidente d'un Comité de Quartier
(13 000 habitants)de la ville Lens-pas de calais- que je permets de plaider ce soir, maladroitement peut être, la cause culturelle de notre ville.
Il y a quelque temps, notre maire, Monsieur Delcourt eu la gageure de poser la candidature de Lens pour accueillir en 2008 une partie du Musée du Louvre, emblème national de la culture française aussi bien dans notre territoire qu'à l'étranger. Risible, pour certains, cette candidature n'en est pas moins un souhait de l'ensemble des habitants de notre ville. En effet, à l'heure ou l'on parle de développement économique et c'est normal dans notre bassin d'emploi (un des plus fort taux de chômage, de rmistes, de pauvres de France), il apparait aussi important d'ouvrir à la culture ces mêmes populations. Quelle fierté cette population et même plus, l'ensemble de la population du département du Pas-de Calais pourrait tirer de l'ouverture d'une annexe du Musée du Louvre, qui plus est dans une cité dite "prioritaire dans la politique de la ville" cela permettrait à certains habitants de relever la tête et d'enlever l'étiquette collée à ces mêmes quartiers. J'en parle en connaissance de cause, l'emplacement se situe dans une cité couverte par le Comité de Quartier, qui comprend deux ZUS et deux quartiers " prioritaire" politique de la ville. D'ou l'intérêt de ma démarche. Je la fais au nom des habitants mais aussi des générations présentes et à venir sur notre ville. Ajouter aux atouts déja existants, la culture dans toute ses formes : arts de la rue, atelier théatre, création, et Le Louvre quelle belle promesse à l'avenir d'une ville, d'un département, d'une région. Sans vouloir paraître trop chauvine, je formulerai ce fait : Lens est située géographiquement au coeur du département, au coeur de la Région Nord-Pas de Calais, entre BRUGES, BRUXELLES, PARIS, LONDRES et notre ville, il y a au plus 1h30 de chemin par le rail, la route et l'avion.

Voila, je souhaite que vous preniez connaissance de ce message, qui je l'espère bien que très imagé et d'expression simple, vous aura intéressé.

Merci de soutenir notre candidature, celle d'un maire, d'un conseil municipal mais surtout des citoyens. »
Jocelyne Delporte – Présidente Comité de Quartier des 10 places - LENS


20 octobre 2005

Au Louvre-Lens, les élus ont préféré le Louvre II

L'antenne du musée du Louvre à Lens (Pas-de-Calais), le Louvre II, sera réalisée par les architectes japonais du cabinet Sanaa, a annoncé le Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais le 26 septembre dernier. Retour sur les raisons d'un choix qui oblitère l'histoire du lieu au profit d'une démarche édulcorée de toute signification.
Comme tout un chacun n’ayant pas vu les projets, hormis quelques images du projet vainqueur de Sanaa (Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa), il est difficile de juger des mérites respectifs (conformité administrative, capacités techniques et financières, qualité des références : critères retenus pour le concours) des propositions des trois architectes finalistes du concours du musée du Louvre à Lens.

Cependant, à la lecture des réactions exprimées publiquement par les membres du jury tout au long du processus, puis ensuite lors du vote en assemblée générale du Conseil régional du Nord-Pas de Calais, il est possible de se faire une idée des raisons et motivations ayant déterminé ce choix. Une chose semble claire, en dépit des louanges a posteriori accordées au projet japonais, c’est bien d’un choix par défaut qu’il s’agit.

A l’issue de la réunion des 19 membres du jury le 13 septembre dernier, La Voix du Nord explique que le projet de Rudy Ricciotti a obtenu 7.715 points devant Kazuyo Sejima du cabinet Sanaa (7645) et Zaha Hadid (6890). Mais une opposition manifeste entre élus, qui penchent pour le projet Hadid, et professionnels (pour simplifier), qui penchent pour celui de l’architecte varois, se fait jour. C’est alors, quand l’émotion est son comble, qu’apparaissent les réactions les plus frappantes et les plus significatives.

Les élus dans leur ensemble privilégient le projet Hadid non pour ses mérites propres mais pour l’idée qu’ils se font d’un Bilbao bis. En clair, ils souhaitent un musée qui se voit, soit médiatique et qui se révèle, c’est l’un des buts avoués, source de revenus – plus de 750.000 visiteurs par an attendus, avec effets induits sur l’économie locale. Il s’agit après tout d’un désir légitime dans une région que les commentateurs s’appliquent à décrire "sinistrée", avec un taux de chômage largement supérieur à celui de la moyenne nationale. Ont-ils pour autant atteint leur but ?

"Cette architecture [celle de Zaha Hadid] me semblait moins violente que celle des Japonais", estimait ainsi Guy Delcourt, maire de Lens (cité par Le Monde). "Mais c'est sans doute une question de génération. J'ai pu constater, en les interrogeant, que les plus jeunes préfèrent les formes minimales et la lumière maîtrisée des Japonais". Moins violente ? La Voix du Nord rapportait elle que les professionnels du jury étaient "très inquiets quant au projet de Zaha Hadid, qu’ils jugeaient brutal et inapproprié".

Consulté, le Conseil régional a voté comme un seul homme selon des lignes partisanes, ce qui en dit long au final sur l’intérêt des élus quant à l’architecture et au sens qu’elle peut avoir et encore plus long sur ce qu’elle peut représenter, quels que soient ses mérites propres, comme enjeu politicien. Vous avez dit culture ?

Peut-être la violence était-elle ailleurs, surtout concentrée sur le projet Ricciotti à propos duquel Daniel Percheron, président PS évoque "un contresens politique et idéologique" tandis que Guy Delcourt, encore lui, parle "d’une offense au bassin minier". "On ne voulait plus dire 'on descend à la mine'", a-t-il expliqué. Des remarques dont la portée n’a pas été bien mesurée sans doute mais qui vont au fond de la discussion. En clair, c’est la référence (l’hommage ?) au passé minier de la ville qui les a profondément, visiblement, heurté.

Il ne fait aucun doute que ce passé minier, Zaha Hadid n’en avait cure non plus que Sanaa s’en soit particulièrement préoccupé. En clair, leurs projets auraient aussi bien pu, en somme, être proposés pour le Louvre-Le Mans, Le Louvre-Berry ou Le Louvre-plateau des 1.000 vaches. Ce qui est normal au fond puisqu’il faut être Français ou Belge pour qu’instantanément, la relation Lens – Mine s’impose, d’emblée. Une relation forte, émotionnelle sans aucun doute, liée à l'histoire et donc à la culture. De fait, sans La Mine (le mot est utilisé ici dans son aspect allégorique), il n’y aurait pas de Lens, sinon une bourgade dédiée à la culture de la betterave, au cyclisme et qui serait connue pour la ferveur des ses supporteurs Sang et Or. Au fait, d’où vient-elle cette ferveur ?

C’est de cela dont Rudy Ricciotti, petit-fils de maçon et de mineur a voulu traiter, comme le chanteur Pierre Bachelet – adulé dans la région - avant lui. Le fait d’être varois lui enlèverait-il toute légitimité pour inscrire un projet au cœur du site de l’ancienne fosse 9 - 9 bis ? L’inscription de la mémoire ouvrière, pour citer une expression consacrée, n’est certainement pas indispensable à tout projet culturel dans un bassin ouvrier et même Boulogne-Billancourt a fini par en faire l’économie. Mais alors pourquoi les mêmes élus, enthousiastes et partants pour faire inscrire les corons au patrimoine de l’humanité (le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais était candidat à l’inscription en 2005) et restaurer ailleurs le patrimoine minier (mission confiée en mars 2004 par Jean-Jacques Aillagon, alors ministre de la culture à l’architecte Bertrand Lemoine) perçoivent-ils comme une offense qu’un architecte veuille y rendre hommage ? De fait, il est permis de penser que la référence à l’histoire du lieu permettait d’inscrire ce musée dans une histoire de l’homme plus large encore puisque l’homme est descendu à la mine qu’il avait à peine découvert le feu. Or, comme le montre le résultat du jury, d'un point de vue programmatique, il n'y avait rien à redire sur le projet Ricciotti. Les élus ne voulaient pas d'un projet enterré. Mais qu'ont-ils enterré au final, 100 pieds sous terre et loin des regards ?

Lorsqu’il a fallu trancher, Henri Loyrette, président du Louvre, a choisi le projet Sanaa pour sa fonctionnalité de musée, sa capacité "de faire bouger les murs quand c’est nécessaire afin de pouvoir adapter la salle à l’oeuvre et pas l’inverse". En clair, la fonction muséale a primé, l’intérêt du Louvre s’imposant ainsi face à l’intérêt de Lens puisque cette fonction aurait été la même quelque soit le lieu où ce musée est construit. On peut comprendre que des élus aient tenu à s’affranchir d’un passé douloureux. Mais autant tenter de faire disparaître la bière parce que c’était la boisson de choix des mineurs. Les élus ont beau jeu aujourd’hui de vanter les qualités du projet Sanaa. "Beaucoup de simplicité", "remarquable", déclare Daniel percheron, le président du Conseil général. "C'est un projet d'une grande beauté, cristallin, ouvert sur le ciel", déclare Jack Lang, vice-président (PS) du Conseil régional et ancien ministre de la Culture. Des mots somme toute bien modestes et qui ne reflètent en rien la portée d’un tel projet dans un tel lieu.

Il est quand même remarquable que le plus meurtri dans l’affaire soit Rudy Ricciotti lui-même, non pas tant d’avoir perdu – il s’y attendait - mais parce que lui, au moins, dans ce projet, y avait mis son cœur. "[Mon projet] n’a pas été compris par les élus. Ils ont préféré un choix inscrit dans la banale mondialisation à l’émergence d’une vraie sensibilité. La mémoire ouvrière, elle, ne peut s’effacer et n’appartient à personne. J’ai parié sur la poésie, l’intelligence, le développement durable", a-t-il déclaré à la Voix du Nord. Il a perdu et l’incompréhension des élus étonne, surtout ceux estampillés PS. Quelles étaient donc, finalement, leurs motivations ? En tout état de cause, c’est donc le Louvre II qui sera construit, pas le Louvre-Lens. Et il est à craindre qu’à long terme, ce soit Lens qui soit la grande perdante puisque les visiteurs iront au Louvre II à Lens et non à Lens pour visiter Le Louvre.

[05/10/2005]

source :  www.cyberarchi.com
  http://www.cyberarchi.com/actus&dossiers/projets/default.php?article=4368

20 octobre 2005

Accueil

Le Louvre à Lens, impacts et conséquences de son ouverture.                     

Une annexe du musée du Louvre va être créée à Lens. Ce sera la première "antenne décentralisée" du grand musée parisien.

Ce site a pour objectif de vous faire découvrir les enjeux de ce projet dont l’ouverture est prévue en 2009.

Ce travail de veille culturelle et environnemental a été réalisé par l'agence virtuelle DuDh. 
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